Suivezmoi-jeune-homme “Puis-je te confier un secret, mon ami ? Je suis un rĂ©sistant !” Les vieux, parfois, ça dĂ©bloque, ça s’emmĂȘle les pinceaux, ça perd la mĂ©moire, ça mĂ©lange les Ă©poques Visiblement, M. Pavot a oubliĂ© que la guerre est finie.Thomas en est sĂ»r, M. Pavot est cinglĂ©. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de rĂ©sistant ? Et ces mots sans queue ni tĂȘte qu’il LeChrist a dit Ă  Pierre et Ă  son frĂšre AndrĂ© : « Suivez-moi, et je vous ferai pĂȘcheurs d’hommes ». (Matthieu 4:19). JĂ©sus a rĂ©pondu au jeune homme riche qui lui demandait ce qu’il devait faire pour obtenir la vie Ă©ternelle : « Va, vends ce que tu possĂšdes, donne-le aux pauvres [] puis viens, et suis-moi. » (Matthieu 19:21). RĂ©sumĂ©: Thomas, jeune collĂ©gien en fauteuil roulant, va faire la rencontre d'un vieil homme original, M. Pavot, qui s'exprime bizarrement avec des mots anciens. Peu Ă  peu, une amitiĂ© va se lier entre ces deux personnes et Thomas va RĂ©sumĂ©: - Puis-je te confier un secret, mon ami ? - Euh oui ! - Je suis un rĂ©sistant ! Les vieux, parfois, ça dĂ©bloque, ça s'emmĂȘle les pinceaux, ça perd la mĂ©moire, ça mĂ©lange les Ă©poque Visiblement, Monsieur Pavot a oubliĂ© que la guerre est finie. Thomas en est sĂ»r, M. Pavot est cinglĂ©. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de rĂ©sistant ? Suivezmoi, jeune homme YaĂ«l Hassan. RĂ©sumĂ© : Thomas en est sĂ»r, M. Pavot est cinglĂ©. Qu?est-ce que c?est que cette histoire de rĂ©sistant ? Et ces mots sans queue ni tĂȘte qu?il emploie Ă  tout bout de champ ? Pourtant, le collĂ©gien accepte d?aider ce nouveau voisin Ă  dĂ©baller ses cartons. Une dĂ©cision qui va changer sa vie? Vay Tiền TráșŁ GĂłp 24 ThĂĄng. "Suivez-moi-jeune-homme" est un conte. L'illustrateur montre un jeune homme et une personne plus ĂągĂ©e se parler. Le titre pourrait ĂȘtre prononcĂ© par le personnage ĂągĂ©, au plus jeune. L’histoire commence dans un immeuble oĂč le narrateur croise dans l’ascenseur son nouveau voisin, mais le prend pour un fou. Le destin fera qu’ils se reverront Ă  plusieurs reprises et finiront par s’apprĂ©cier. Chacun jouera un rĂŽle dans la vie de l’autre. Les personnages principaux sont un adolescent du nom de Thomas, en fauteuil roulant suite Ă  un accident de scooter, et un vieil homme, professeur Ă  la retraite. Ils sont intĂ©ressants car Thomas qui a les jambes paralysĂ©es croit que c’est une fatalitĂ©, et le professeur lui prouve le contraire. Le retraitĂ©, marginal et instruit, s’est disputĂ© avec sa fille pour une banale histoire de vente et c'est le jeune homme qui va les rĂ©concilier. Dans cette Ɠuvre, l’auteur montre qu'il est important de prĂ©server les mots anciens. Ils font partie de la richesse de notre patrimoine. Il le montre en mettant en scĂšne des associations, en en faisant un loisir. L’objectif de cette Ɠuvre est donc de montrer qu’il est important de conserver les anciens mots, car ils font la richesse d’une langue et ils constituent notre patrimoine. Pour moi, ce livre est trĂšs plaisant. J'ai passĂ© un bon moment Ă  le lire, bien qu'il ne soit pas assez long. Lorsque l’histoire parle du slam, j’ai Ă©tĂ© content de voir citer Grand Corps Malade, qui est sans doute mon poĂšte prĂ©fĂ©rĂ©. DantĂšs prit dans ses bras ce nouvel ami, si longtemps et si impatiemment attendu, et l’attira vers sa fenĂȘtre, afin que le peu de jour qui pĂ©nĂ©trait dans le cachot l’éclairĂąt tout entier. C’était un personnage de petite taille, aux cheveux blanchis par la peine plutĂŽt que par l’ñge, Ă  l’Ɠil pĂ©nĂ©trant cachĂ© sous d’épais sourcils qui grisonnaient, Ă  la barbe encore noire et descendant jusque sur sa poitrine la maigreur de son visage creusĂ© par des rides profondes, la ligne hardie de ses traits caractĂ©ristiques, rĂ©vĂ©laient un homme plus habituĂ© Ă  exercer ses facultĂ©s morales que ses forces physiques. Le front du nouveau venu Ă©tait couvert de sueur. Quant Ă  son vĂȘtement, il Ă©tait impossible d’en distinguer la forme primitive, car il tombait en lambeaux. Il paraissait avoir soixante-cinq ans au moins, quoiqu’une certaine vigueur dans les mouvements annonçùt qu’il avait moins d’annĂ©es peut-ĂȘtre que n’en accusait une longue captivitĂ©. Il accueillit avec une sorte de plaisir les protestations enthousiastes du jeune homme ; son Ăąme glacĂ©e sembla pour un instant se rĂ©chauffer et se fondre au contact de cette Ăąme ardente. Il le remercia de sa cordialitĂ© avec une certaine chaleur, quoique sa dĂ©ception eĂ»t Ă©tĂ© grande de trouver un second cachot oĂč il croyait rencontrer la libertĂ©. — Voyons d’abord, dit-il, s’il y a moyen de faire disparaĂźtre aux yeux de vos geĂŽliers les traces de mon passage. Toute notre tranquillitĂ© Ă  venir est dans leur ignorance de ce qui s’est passĂ©. Alors il se pencha vers l’ouverture, prit la pierre, qu’il souleva facilement malgrĂ© son poids, et la fit entrer dans le trou. — Cette pierre a Ă©tĂ© descellĂ©e bien nĂ©gligemment, dit-il, en hochant la tĂȘte ; vous n’avez donc pas d’outils ? — Et vous, demanda DantĂšs avec Ă©tonnement, en avez-vous donc ? — Je m’en suis fait quelques-uns. ExceptĂ© une lime, j’ai tout ce qu’il me faut, ciseau, pince, levier. — Oh ! je serais curieux de voir ces produits de votre patience et de votre industrie, dit DantĂšs. — Tenez, voici d’abord un ciseau. Et il lui montra une lame forte et aiguĂ«, emmanchĂ©e dans un morceau de bois de hĂȘtre. — Avec quoi avez-vous fait cela ? dit DantĂšs. — Avec une des fiches de mon lit. C’est avec cet instrument que je me suis creusĂ© tout le chemin qui m’a conduit jusqu’ici ; cinquante pieds Ă  peu prĂšs. — Cinquante pieds ! s’écria DantĂšs avec une espĂšce de terreur. — Parlez plus bas, jeune homme, parlez plus bas ; souvent il arrive qu’on Ă©coute aux portes des prisonniers. — On me sait seul. — N’importe. — Et vous dites que vous avez percĂ© cinquante pieds pour arriver jusqu’ici ? — Oui, telle est Ă  peu prĂšs la distance qui sĂ©pare ma chambre de la vĂŽtre ; seulement j’ai mal calculĂ© ma courbe, faute d’instruments de gĂ©omĂ©trie pour dresser mon Ă©chelle de proportion ; au lieu de quarante pieds d’ellipse il s’en est rencontrĂ© cinquante ; je croyais, ainsi que je vous l’ai dit, arriver jusqu’au mur extĂ©rieur, percer ce mur et me jeter Ă  la mer. J’ai longĂ© le corridor, contre lequel donne votre chambre, au lieu de passer dessous, tout mon travail est perdu, car ce corridor donne sur une cour pleine de gardes. — C’est vrai, dit DantĂšs ; mais ce corridor ne longe qu’une face de ma chambre, et ma chambre en a quatre. — Oui, sans doute, mais en voici d’abord une dont le rocher fait la muraille ; il faudrait dix annĂ©es de travail Ă  dix mineurs munis de tous leurs outils pour percer le rocher ; cette autre doit ĂȘtre adossĂ©e aux fondations de l’appartement du gouverneur ; nous tomberions dans les caves qui ferment Ă©videmment Ă  la clef et nous serions pris ; l’autre face donne, attendez donc, oĂč donne l’autre face ? Cette face Ă©tait celle oĂč Ă©tait percĂ©e la meurtriĂšre Ă  travers laquelle venait le jour cette meurtriĂšre, qui allait toujours en se rĂ©trĂ©cissant jusqu’au moment oĂč elle donnait entrĂ©e au jour, et par laquelle un enfant n’aurait certes pas pu passer, Ă©tait en outre garnie par trois rangs de barreaux de fer qui pouvaient rassurer sur la crainte d’une Ă©vasion par ce moyen le geĂŽlier le plus soupçonneux. Et le nouveau venu, en faisant cette question, traĂźna la table au-dessous de la fenĂȘtre. — Montez sur cette table, dit-il Ă  DantĂšs. DantĂšs obĂ©it, monta sur la table, et, devinant les intentions de son compagnon, appuya le dos au mur et lui prĂ©senta les deux mains. Celui qui s’était donnĂ© le nom du numĂ©ro de sa chambre, et dont DantĂšs ignorait encore le vĂ©ritable nom, monta alors plus lestement que n’eĂ»t pu le faire prĂ©sager son Ăąge, avec une habiletĂ© de chat ou de lĂ©zard, sur la table d’abord, puis de la table sur les mains de DantĂšs, puis de ses mains sur ses Ă©paules ; ainsi courbĂ© en deux, car la voĂ»te du cachot l’empĂȘchait de se redresser, il glissa sa tĂȘte entre le premier rang de barreaux, et put plonger alors de haut en bas. Un instant aprĂšs il retira vivement la tĂȘte. — Oh ! oh ! dit-il, je m’en Ă©tais doutĂ©. Et il se laissa glisser le long du corps de DantĂšs sur la table, et de la table sauta Ă  terre. — De quoi vous Ă©tiez-vous doutĂ© ? demanda le jeune homme anxieux, en sautant Ă  son tour auprĂšs de lui. Le vieux prisonnier mĂ©ditait. — Oui, dit-il, c’est cela ; la quatriĂšme face de votre cachot donne sur une galerie extĂ©rieure, espĂšce de chemin de ronde oĂč passent les patrouilles et oĂč veillent des sentinelles. — Vous en ĂȘtes sĂ»r ? — J’ai vu le schako du soldat et le bout de son fusil et je ne me suis retirĂ© si vivement que de peur qu’il m’aperçût moi-mĂȘme. — Eh bien ? dit DantĂšs. — Vous voyez bien qu’il est impossible de fuir par votre cachot. — Alors ? continua le jeune homme avec son accent interrogateur. — Alors, dit le vieux prisonnier, que la volontĂ© de Dieu soit faite ! Et une teinte de profonde rĂ©signation s’étendit sur les traits du vieillard. DantĂšs regarda cet homme qui renonçait ainsi et avec tant de philosophie Ă  une espĂ©rance nourrie depuis si longtemps, avec un Ă©tonnement mĂȘlĂ© d’admiration. — Maintenant, voulez-vous me dire qui vous ĂȘtes ? demanda DantĂšs. — Oh ! mon Dieu, oui, si cela peut encore vous intĂ©resser, maintenant que je ne puis plus vous ĂȘtre bon Ă  rien. — Vous pouvez ĂȘtre bon Ă  me consoler et Ă  me soutenir, car vous me semblez fort parmi les forts. L’abbĂ© sourit tristement. — Je suis l’abbĂ© Faria, dit-il, prisonnier depuis 1811, comme vous le savez, au chĂąteau d’If ; mais j’étais depuis trois ans renfermĂ© dans la forteresse de Fenestrelle. En 1811, on m’a transfĂ©rĂ© du PiĂ©mont en France. C’est alors que j’ai appris que la destinĂ©e qui, Ă  cette Ă©poque, lui semblait soumise, avait donnĂ© un fils Ă  NapolĂ©on et que ce fils au berceau avait Ă©tĂ© nommĂ© roi de Rome. J’étais loin de me douter alors de ce que vous m’avez dit tout Ă  l’heure c’est que, quatre ans plus tard, le colosse serait renversĂ© ; qui rĂšgne donc en France ? est-ce NapolĂ©on II ? — Non, c’est Louis XVIII. — Louis XVIII, le frĂšre de Louis XVI ! les dĂ©crets du ciel sont Ă©tranges et mystĂ©rieux. Quelle a donc Ă©tĂ© l’intention de la Providence en abaissant l’homme qu’elle avait Ă©levĂ© et en Ă©levant celui qu’elle avait abaissĂ© ? DantĂšs suivait des yeux cet homme qui oubliait un instant sa propre destinĂ©e pour se prĂ©occuper ainsi des destinĂ©es du monde. — Oui, oui, continua-t-il, c’est comme en Angleterre aprĂšs Charles Ier, Cromwell, aprĂšs Cromwell, Charles II, et peut-ĂȘtre aprĂšs Jacques II, quelque gendre, quelque parent, quelque prince d’Orange ; un stathouder qui se fera roi ; et alors de nouvelles concessions au peuple, alors une constitution, alors la libertĂ© ! Vous verrez cela, jeune homme, dit-il en se retournant vers DantĂšs et en le regardant avec des yeux brillants et profonds comme en devaient avoir les prophĂštes. Vous ĂȘtes encore d’ñge Ă  le voir, vous verrez cela. — Oui, si je sors d’ici. — Ah ! c’est juste, dit l’abbĂ© Faria. Nous sommes prisonniers ; il y a des moments oĂč je l’oublie, et oĂč, parce que mes yeux percent les murailles qui m’enferment, je me crois en libertĂ©. — Mais pourquoi ĂȘtes-vous enfermĂ©, vous ? — Moi ? parce que j’ai rĂȘvĂ© en 1807 le projet que NapolĂ©on a voulu rĂ©aliser en 1811 ; parce que, comme Machiavel, au milieu de tous ces principicules qui faisaient de l’Italie un nid de petits royaumes tyranniques et faibles, j’ai voulu un grand et seul empire, compact et fort parce que j’ai cru trouver mon CĂ©sar Borgia dans un niais couronnĂ© qui a fait semblant de me comprendre pour me mieux trahir. C’était le projet d’Alexandre VI et de ClĂ©ment VII ; il Ă©chouera toujours, puisqu’ils l’ont entrepris inutilement et que NapolĂ©on n’a pu l’achever ; dĂ©cidĂ©ment l’Italie est maudite ! Et le vieillard baissa la tĂȘte. DantĂšs ne comprenait pas comment un homme pouvait risquer sa vie pour de pareils intĂ©rĂȘts ; il est vrai que s’il connaissait NapolĂ©on pour l’avoir vu et lui avoir parlĂ©, il ignorait complĂštement en revanche ce que c’étaient que ClĂ©ment VII et Alexandre VI. — N’ĂȘtes-vous pas, dit DantĂšs, commençant Ă  partager l’opinion de son geĂŽlier, qui Ă©tait l’opinion gĂ©nĂ©rale au chĂąteau d’If, le prĂȘtre que l’on croit
 malade ? — Que l’on croit fou, vous voulez dire, n’est-ce pas ? — Je n’osais, dit DantĂšs en souriant. — Oui, oui, continua Faria avec un rire amer ; oui, c’est moi qui passe pour fou ; c’est moi qui divertis depuis si longtemps les hĂŽtes de cette prison, et qui rĂ©jouirais les petits enfants, s’il y avait des enfants dans le sĂ©jour de la douleur sans espoir. DantĂšs demeura un instant immobile et muet. — Ainsi, vous renoncez Ă  fuir ? lui dit-il. — Je vois la fuite impossible ; c’est se rĂ©volter contre Dieu que de tenter ce que Dieu ne veut pas qui s’accomplisse. — Pourquoi vous dĂ©courager ? ce serait trop demander aussi Ă  la Providence que de vouloir rĂ©ussir du premier coup. Ne pouvez-vous pas recommencer dans un autre sens ce que vous avez fait dans celui-ci ? — Mais savez-vous ce que j’ai fait pour parler ainsi de recommencer ? Savez-vous qu’il m’a fallu quatre ans pour faire les outils que je possĂšde ? savez-vous que depuis deux ans je gratte et creuse une terre dure comme le granit ? savez-vous qu’il m’a fallu dĂ©chausser des pierres qu’autrefois je n’aurais pas cru pouvoir remuer, que des journĂ©es tout entiĂšres se sont passĂ©es dans ce labeur titanique et que parfois, le soir, j’étais heureux quand j’avais enlevĂ© un pouce carrĂ© de ce vieux ciment, devenu aussi dur que la pierre elle-mĂȘme ? Savez-vous, savez-vous que pour loger toute cette terre et toutes ces pierres que j’enterrais, il m’a fallu percer la voĂ»te d’un escalier, dans le tambour duquel tous ces dĂ©combres ont Ă©tĂ© tour Ă  tour ensevelis ; si bien qu’aujourd’hui le tambour est plein, et que je ne saurais plus oĂč mettre une poignĂ©e de poussiĂšre ? savez-vous, enfin, que je croyais toucher au but de tous mes travaux, que je me sentais juste la force d’accomplir cette tĂąche, et que voilĂ  que Dieu non seulement recule ce but, mais le transporte je ne sais oĂč ? Ah ! je vous le dis, je vous le rĂ©pĂšte, je ne ferai plus rien dĂ©sormais pour essayer de reconquĂ©rir ma libertĂ©, puisque la volontĂ© de Dieu est qu’elle soit perdue, Ă  tout jamais. Edmond baissa la tĂȘte pour ne pas avouer Ă  cet homme que la joie d’avoir un compagnon l’empĂȘchait de compatir comme il eĂ»t dĂ» Ă  la douleur qu’éprouvait le prisonnier de n’avoir pu se sauver. L’abbĂ© Faria se laissa aller sur le lit d’Edmond, et Edmond resta debout. Le jeune homme n’avait jamais songĂ© Ă  la fuite. Il y a de ces choses qui semblent tellement impossibles qu’on n’a pas mĂȘme l’idĂ©e de les tenter et qu’on les Ă©vite d’instinct. Creuser cinquante pieds sous la terre, consacrer Ă  cette opĂ©ration un travail de trois ans pour arriver, si on rĂ©ussit, Ă  un prĂ©cipice donnant Ă  pic sur la mer ; se prĂ©cipiter de cinquante, de soixante, de cent pieds peut-ĂȘtre, pour s’écraser, en tombant, la tĂȘte sur quelque rocher, si la balle des sentinelles ne vous a point dĂ©jĂ  tuĂ© auparavant ; ĂȘtre obligĂ©, si l’on Ă©chappe Ă  tous ces dangers, de faire en nageant une lieue, c’en Ă©tait trop pour qu’on ne se rĂ©signĂąt point, et nous avons vu que DantĂšs avait failli pousser cette rĂ©signation jusqu’à la mort. Mais maintenant que le jeune homme avait vu un vieillard se cramponner Ă  la vie avec tant d’énergie et lui donner l’exemple des rĂ©solutions dĂ©sespĂ©rĂ©es, il se mit Ă  rĂ©flĂ©chir et Ă  mesurer son courage. Un autre avait tentĂ© ce qu’il n’avait pas mĂȘme eu l’idĂ©e de faire ; un autre moins jeune, moins fort, moins adroit que lui, s’était procurĂ©, Ă  force d’adresse et de patience, tous les instruments dont il avait eu besoin pour cette incroyable opĂ©ration, qu’une mesure mal prise avait pu seule faire Ă©chouer ; un autre avait fait tout cela, rien n’était donc impossible Ă  DantĂšs Faria avait percĂ© cinquante pieds, il en percerait cent ; Faria, Ă  cinquante ans, avait mis trois ans Ă  son Ɠuvre ; il n’avait que la moitiĂ© de l’ñge de Faria, lui, il en mettrait six ; Faria, abbĂ©, savant, homme d’église, n’avait pas craint de risquer la traversĂ©e du chĂąteau d’If Ă  l’üle de Daume, de Ratonneau ou de Lemaire ; lui, Edmond le marin, lui DantĂšs le hardi plongeur, qui avait Ă©tĂ© si souvent chercher une branche de corail au fond de la mer, hĂ©siterait-il donc Ă  faire une lieue en nageant ? Que fallait-il pour faire une lieue en nageant ? une heure ? Eh bien ! n’était-il donc pas restĂ© des heures entiĂšres Ă  la mer sans reprendre pied sur le rivage ! Non, non, DantĂšs n’avait besoin que d’ĂȘtre encouragĂ© par un exemple. Tout ce qu’un autre a fait ou aurait pu faire, DantĂšs le fera. Le jeune homme rĂ©flĂ©chit un instant. — J’ai trouvĂ© ce que vous cherchiez, dit-il au vieillard. Faria tressaillit. — Vous ? dit-il, et en relevant la tĂȘte d’un air qui indiquait que si DantĂšs disait la vĂ©ritĂ©, le dĂ©couragement de son compagnon ne serait pas de longue durĂ©e ; vous, voyons, qu’avez-vous trouvĂ© ? — Le corridor que vous avez percĂ© pour venir de chez vous ici s’étend dans le mĂȘme sens que la galerie extĂ©rieure, n’est-ce pas ? — Oui. — Il doit n’en ĂȘtre Ă©loignĂ© que d’une quinzaine de pas ? — Tout au plus. — Eh bien ! vers le milieu du corridor nous perçons un chemin formant comme la branche d’une croix. Cette fois vous prenez mieux vos mesures. Nous dĂ©bouchons sur la galerie extĂ©rieure. Nous tuons la sentinelle et nous nous Ă©vadons. Il ne faut, pour que ce plan rĂ©ussisse, que du courage, vous en avez ; que de la vigueur, je n’en manque pas. Je ne parle pas de la patience, vous avez fait vos preuves et je ferai les miennes. — Un instant, rĂ©pondit l’abbĂ© ; vous n’avez pas su, mon cher compagnon, de quelle espĂšce est mon courage, et quel emploi je compte faire de ma force. Quant Ă  la patience, je crois avoir Ă©tĂ© assez patient en recommençant chaque matin la tĂąche de la nuit et chaque nuit la tĂąche du jour. Mais alors, Ă©coutez-moi bien, jeune homme, c’est qu’il me semblait que je servais Dieu en dĂ©livrant une de ses crĂ©atures qui, Ă©tant innocente, n’avait pu ĂȘtre condamnĂ©e. — Eh bien ! demanda DantĂšs, la chose n’en est-elle pas au mĂȘme point, et vous ĂȘtes vous reconnu coupable depuis que vous m’avez rencontrĂ©, dites ? — Non, mais je ne veux pas le devenir. Jusqu’ici je croyais n’avoir affaire qu’aux choses, voilĂ  que vous me proposez d’avoir affaire aux hommes. J’ai pu percer un mur et dĂ©truire un escalier, mais je ne percerai pas une poitrine et ne dĂ©truirai pas une existence. DantĂšs fit un lĂ©ger mouvement de surprise. — Comment, dit-il, pouvant ĂȘtre libre, vous seriez retenu par un semblable scrupule ? — Mais, vous-mĂȘme, dit Faria, pourquoi n’avez-vous pas un soir assommĂ© votre geĂŽlier avec le pied de votre table, revĂȘtu ses habits et essayĂ© de fuir ? — C’est que l’idĂ©e ne m’en est pas venue, dit DantĂšs. — C’est que vous avez une telle horreur instinctive pour un pareil crime, une telle horreur que vous n’y avez pas mĂȘme songĂ©, reprit le vieillard ; car dans les choses simples et permises nos appĂ©tits naturels nous avertissent que nous ne dĂ©vions pas de la ligne de notre droit. Le tigre, qui verse le sang par nature, dont c’est l’état, la destination, n’a besoin que d’une chose, c’est que son odorat l’avertisse qu’il a une proie Ă  sa portĂ©e. AussitĂŽt il bondit vers cette proie, tombe dessus et la dĂ©chire. C’est son instinct, et il y obĂ©it. Mais l’homme, au contraire, rĂ©pugne au sang ; ce ne sont point les lois sociales qui rĂ©pugnent au meurtre, ce sont les lois naturelles. DantĂšs resta confondu c’était en effet l’explication de ce qui s’était passĂ© Ă  son insu dans son esprit ou plutĂŽt dans son Ăąme, car il y a des pensĂ©es qui viennent de la tĂȘte, et d’autres qui viennent du cƓur. — Et puis ! continua Faria, depuis tantĂŽt douze ans que je suis en prison, j’ai repassĂ© dans mon esprit toutes les Ă©vasions cĂ©lĂšbres. Je n’ai vu rĂ©ussir que rarement les Ă©vasions. Les Ă©vasions heureuses, les Ă©vasions couronnĂ©es d’un plein succĂšs, sont les Ă©vasions mĂ©ditĂ©es avec soin et lentement prĂ©parĂ©es c’est ainsi que le duc de Beaufort s’est Ă©chappĂ© du chĂąteau de Vincennes ; l’abbĂ© Dubuquoi du For-l’ÉvĂȘque, et Latude de la Bastille. Il y a encore celles que le hasard peut offrir celles-lĂ  sont les meilleures ; attendons une occasion, croyez-moi, et si cette occasion se prĂ©sente, profitons-en. — Vous avez pu attendre, vous, dit DantĂšs en soupirant ; ce long travail vous faisait une occupation de tous les instants, et quand vous n’aviez pas votre travail pour vous distraire, vous aviez vos espĂ©rances pour vous consoler. — Puis, dit l’abbĂ©, je ne m’occupais point qu’à cela. — Que faisiez-vous donc ? — J’écrivais ou j’étudiais. — On vous donne donc du papier, des plumes, de l’encre ? — Non, dit l’abbĂ©, mais je m’en fais. — Vous vous faites du papier, des plumes et de l’encre ? s’écria DantĂšs. — Oui. DantĂšs regarda cet homme avec admiration ; seulement il avait encore peine Ă  croire ce qu’il disait. Faria s’aperçut de ce lĂ©ger doute. — Quand vous viendrez chez moi, lui dit-il, je vous montrerai un ouvrage entier, rĂ©sultat des pensĂ©es, des recherches et des rĂ©flexions de toute ma vie, que j’avais mĂ©ditĂ© Ă  l’ombre du ColysĂ©e Ă  Rome, au pied de la colonne Saint-Marc Ă  Venise, sur les bords de l’Arno Ă  Florence, et que je ne me doutais guĂšre qu’un jour mes geĂŽliers me laisseraient le loisir d’exĂ©cuter entre les quatre murs du chĂąteau d’If. C’est un TraitĂ© sur la possibilitĂ© d’une monarchie gĂ©nĂ©rale en Italie. Ce fera un grand volume in-quarto. — Et vous l’avez Ă©crit ? — Sur deux chemises. J’ai inventĂ© une prĂ©paration qui rend le linge lisse et uni comme le parchemin. — Vous ĂȘtes donc chimiste ? — Un peu. J’ai connu Lavoisier et je suis liĂ© avec Cabanis. — Mais, pour un pareil ouvrage, il vous a fallu faire des recherches historiques. Vous aviez donc des livres ? — À Rome, j’avais Ă  peu prĂšs cinq mille volumes dans ma bibliothĂšque. À force de les lire et de les relire, j’ai dĂ©couvert qu’avec cent cinquante ouvrages bien choisis on a, sinon le rĂ©sumĂ© complet des connaissances humaines, du moins tout ce qu’il est utile Ă  un homme de savoir. J’ai consacrĂ© trois annĂ©es de ma vie Ă  lire et Ă  relire ces cent cinquante volumes, de sorte que je les savais Ă  peu prĂšs par cƓur lorsque j’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Dans ma prison, avec un lĂ©ger effort de mĂ©moire, je me les suis rappelĂ©s tout Ă  fait. Ainsi pourrais-je vous rĂ©citer Thucydide, XĂ©nophon, Plutarque, Tite-Live, Tacite, Strada, JornandĂšs, Dante, Montaigne, Shakespeare, Spinosa, Machiavel et Bossuet. Je ne vous cite que les plus importants. — Mais vous savez donc plusieurs langues ? — Je parle cinq langues vivantes, l’allemand, le français, l’italien, l’anglais et l’espagnol ; Ă  l’aide du grec ancien, je comprends le grec moderne ; seulement je le parle mal, mais je l’étudie en ce moment. — Vous l’étudiez ? dit DantĂšs. — Oui, je me suis fait un vocabulaire des mots que je sais, je les ai arrangĂ©s, combinĂ©s, tournĂ©s et retournĂ©s, de façon Ă  ce qu’ils puissent me suffire pour exprimer ma pensĂ©e. Je sais Ă  peu prĂšs mille mots, c’est tout ce qu’il me faut Ă  la rigueur, quoiqu’il y en ait cent mille, je crois, dans les dictionnaires. Seulement je ne serai pas Ă©loquent, mais je me ferai comprendre Ă  merveille et cela me suffit. De plus en plus Ă©merveillĂ©, Edmond commençait Ă  trouver presque surnaturelles les facultĂ©s de cet homme Ă©trange. Il voulut le trouver en dĂ©faut sur un point quelconque, il continua — Mais si l’on ne vous a pas donnĂ© de plumes, dit-il, avec quoi avez-vous pu Ă©crire ce traitĂ© si volumineux ? — Je m’en suis fait d’excellentes, et que l’on prĂ©fĂ©rerait aux plumes ordinaires si la matiĂšre Ă©tait connue, avec les cartilages des tĂȘtes de ces Ă©normes merlans que l’on nous sert quelquefois pendant les jours maigres. Aussi vois-je toujours arriver les mercredis, les vendredis et les samedis avec grand plaisir, car ils me donnent l’espĂ©rance d’augmenter ma provision de plumes, et mes travaux historiques sont, je l’avoue, ma plus douce occupation. En descendant dans le passĂ©, j’oublie le prĂ©sent ; en marchant libre et indĂ©pendant dans l’histoire, je ne me souviens plus que je suis prisonnier. — Mais de l’encre ? dit DantĂšs ; avec quoi vous ĂȘtes-vous fait de l’encre ? — Il y avait autrefois une cheminĂ©e dans mon cachot, dit Faria ; cette cheminĂ©e a Ă©tĂ© bouchĂ©e quelque temps avant mon arrivĂ©e, sans doute, mais pendant de longues annĂ©es on y avait fait du feu tout l’intĂ©rieur en est donc tapissĂ© de suie. Je fais dissoudre cette suie dans une portion du vin qu’on me donne tous les dimanches, cela me fournit de l’encre excellente. Pour les notes particuliĂšres et qui ont besoin d’attirer les yeux, je me pique les doigts et j’écris avec mon sang. — Et quand pourrai-je voir tout cela ? demanda DantĂšs. — Quand vous voudrez, rĂ©pondit Faria. — Oh ! tout de suite ! s’écria le jeune homme. — Suivez-moi donc, dit l’abbĂ©. Et il rentra dans le corridor souterrain oĂč il disparut ; DantĂšs le suivit. Skip to content HASSAN YaĂ«l & & MalgrĂ© l’accident de scooter qui l’a condamnĂ© au fauteuil roulant, Thomas mĂšne la vie des collĂ©giens de son Ăąge, avec un peu de retenue, soucieux du regard des autres. L’amitiĂ© de Mia lui est prĂ©cieuse, mais il reste timide. C’est l’arrivĂ©e d’un nouveau locataire, Bertrand Pavot, qui va changer sa vie. S’agit-il d’un original ? Professeur de linguistique Ă  la retraite, il a une passion sauver les mots de la langue française qui disparaissent du dictionnaire. MalgrĂ© son Ă©tonnement, ses rĂ©ticences, Thomas va bientĂŽt se laisser prendre au jeu il entre dans la SPDM que prĂ©side Bertrand Pavot SociĂ©tĂ© protectrice des mots et sa surprise est grande d’y rencontrer Mathieu, un garçon de sa classe qui aime Ă©crire et fait du slam
 Roman sympathique, riche, Ă  l’écriture lĂ©gĂšrement surannĂ©e le thĂšme l’imposait mais qui ne manque pas d’humour. En Ă©pilogue, lors de la fĂȘte de fin d’annĂ©e, Bertrand Pavot fait un discours de circonstance affirmant 
 Une langue qui ne s’ouvre pas, qui n’évolue pas, est condamnĂ©e Ă  mourir
 Alors, prĂ©servons nos anciens vocables mais accueillons Ă  bras ouverts les petits nouveaux ! print Edit du Avant d’ĂȘtre un film avec Juliette Binoche, Celle que vous croyez est un roman de rentrĂ©e littĂ©raire Ă©crit par Camille Laurens que j’ai eu la chance de dĂ©couvrir peu aprĂšs sa sortie. J’avais Ă©tĂ© soufflĂ©e par ce roman trĂšs contemporain qui aborde de nombreuses questions quant Ă  l’image de la femme quand elle n’a plus vingt ans. Retour sur ce coup de coeur littĂ©raire et bientĂŽt je l’espĂšre cinĂ©matographique ! ** Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous ĂȘtes professeur, divorcĂ©e. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous crĂ©ez un faux profil Facebook vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, cĂ©libataire, et cette photo oĂč vous ĂȘtes si belle n’est pas la vĂŽtre, hĂ©las. C’est pourtant de ce double fictif que Christophe – pseudo Kiss Chris – va tomber amoureux. En un vertigineux jeu de miroirs entre rĂ©el et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d’une femme qui ne veut pas renoncer au dĂ©sir. ** Ce livre est une de ces perles totalement insoupçonnĂ©es qu’on ouvre et qu’on ne veut plus refermer. Je ne connaissais Camille Laurens que de nom, je n’avais jamais lu aucun de ses livres et je pense Ă  l’avenir faire un tour dans sa bibliographie. Le rĂ©sumĂ© de celui-ci ne m’inspirait pas plus que ça, mais qu’à cela ne tienne je devais le lire pour le Prix du Roman des Etudiants 2016 et je l’ai ouvert sans trop savoir Ă  quoi m’attendre. Camille Laurens a conçu un roman en plusieurs parties. Entre dĂ©position au commissariat de police, entretiens fictifs ? avec le psychologue, colloque du psychologue lui-mĂȘme qui dĂ©cide d’aborder le cas de sa patiente
On a accĂšs au point de vue d’une sĂ©rie de personnages qui tous semblent relativement instables. Leur identitĂ© est double, triple, on ne sait plus trop, l’auteure nous embrouille volontairement, elle brouille toutes les pistes et on ne sait plus sur quel pied danser. Par bien des aspects, ce livre m’a rappelĂ© D’AprĂšs une Histoire Vraie de Delphine de Vigan, aussi en lice pour ce prix littĂ©raire. Toutes nos convictions sont Ă©branlĂ©es, le roman est complĂštement addictif et on le referme en n’étant pas totalement sĂ»r d’avoir compris. Mais qu’importe. Le pitch, comme l’indique la couverture, est le suivant une femme dĂ©cide un jour d’espionner son ex sur les rĂ©seaux sociaux en se crĂ©ant un double
bien plus jeune qu’elle. Sauf qu’elle sympathise avec un de ses amis par le biais de ce double, jusqu’à ne plus savoir comment s’en dĂ©pĂȘtrer. J’ai trouvĂ© que l’auteure abordait cette thĂ©matique d’une façon trĂšs intĂ©ressante. J’ai pensĂ©, comme beaucoup de lecteurs sans doute, que cette femme Ă©tait devenue folle, ou du moins qu’elle n’avait vraiment pas rĂ©flĂ©chi Ă  son acte. Mais tout est plus compliquĂ© que cela. On se rend vite compte que la narratrice est une femme comme les autres, qui a juste dĂ©viĂ© pour de nombreuses raisons. Ce livre nous fait remettre totalement en question et nous fait rĂ©flĂ©chir sur certains aspects de la sociĂ©tĂ©. Une femme, passĂ© un certain Ăąge, est-elle “pĂ©rimĂ©e” ? A t-elle passĂ© sa “date de consommation” ? Or la narratrice cherche justement l’amour, elle ne demande que ça. Est-ce alors si immoral ? Qui est le plus immoral de l’histoire ? L’homme ou la femme ? “DisparaĂźtre de son vivant reste une Ă©preuve. On se fond dans le dĂ©cor, on devient une silhouette, puis rien. L’indiffĂ©rence est une autre sorte de burqa, une autre façon pour les hommes de disposer seuls du dĂ©sir. On a servi, on ne sert plus. Hier fantasme, aujourd’hui fantĂŽme.” Ce roman, qui a certaines empreintes fĂ©ministes, m’a incroyablement touchĂ©e. L’écriture est superbe, elle nous emmĂšne, elle est vive. L’auteure ne mĂąche pas ses mots, elle nous provoque – et ça marche. Ce livre m’a marquĂ© et j’y repense toujours presque une semaine aprĂšs l’avoir terminĂ©. Il fait sans nul doute partie de ceux que j’ai prĂ©fĂ©rĂ©s pour l’instant dans la sĂ©lection du Prix du Roman des Etudiants. – Celle que vous croyez ; Camille Laurens Editions Gallimard Nrf Paru le 1er janvier 2016 186 pages Dix-neuf commerçants Ă©taient prĂ©sents pour le premier marchĂ© de l’étĂ©, le 15 aoĂ»t, couvrant amplement les besoins de toute nature lĂ©gumes de Brassac, confitures, chocolats, pain, primeurs, Ă©picerie locale uniquement produits ariĂ©geois, producteur de fromages de chĂšvre, rĂŽtisseur, food truck sucrĂ©-salĂ©, food truck burger, mais Ă©galement vĂȘtements en mohair, poterie, vannerie, savons et bougies, livres dĂ©coupĂ©s, pierres prĂ©cieuses et vendeuse de sous-vĂȘtements. Soit une demi-douzaine de plus qu’un marchĂ© hebdomadaire du lundi. On pouvait ainsi dĂ©nombrer de nombreux visiteurs venus de toute l’AriĂšge ainsi que des touristes auxquels une sangria a Ă©tĂ© offerte avec ou sans alcool comme cadeau de bienvenue. La tombola originale a remportĂ© un grand succĂšs 300 tickets ont Ă©tĂ© donnĂ©s par les commerçants prĂ©sents pour 5 euros d’achats. Le tirage du gros lot, composĂ© des dons de tous les commerçants d’une valeur de 215 euros, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par la dĂ©putĂ©e BĂ©nĂ©dicte Taurin. Puis la main innocente d’un enfant de 4 ans a attribuĂ© les 2e et 3e et visiteurs ont Ă©tĂ© unanimement ravis de participer Ă  ce "super-marchĂ© de Brassac"."À l’issue de ce marchĂ© du 15 aoĂ»t, les commerçants, ainsi que BĂ©nĂ©dicte Taurine, nous ont fait honneur de rejoindre la FĂȘte de la montagne Ă  Legrillou oĂč une ambiance familiale nous attendait, prĂ©cise la conseillĂšre municipale Chantal Burgas. Sans oublier de faire un dĂ©tour pour visiter le musĂ©e historique de Burges oĂč les habitants Ɠuvrent pour faire connaĂźtre l’histoire de leur hameau."Rendez-vous est fixĂ© pour un marchĂ© nocturne cet automne, sans oublier le marchĂ© hebdomadaire du lundi matin.

suivez moi jeune homme resume par chapitre